Le tourisme en Thaïlande est-il en danger ?

Le tourisme en Thaïlande, longtemps considérée comme la destination la plus prisée d’Asie du Sud-Est et une des préférées au monde, traverse une période de turbulences depuis ce début d’année 2025. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon un article récent de la Bangkok Post , le nombre de touristes internationaux baisse sensiblement, et les critiques affluent sur les réseaux sociaux et forums dédiés au voyage. La crise est multifactorielle, allant des nouvelles mesures administratives à des prix qui ont beaucoup augmenté, sans oublier les incidents récents qui ont ébranlé la confiance des visiteurs. Et le fait que les facteurs se cumulent depuis quelques mois laisse penser que ce n’est pas une tendance ponctuelle. Analyse et explications d’une situation en partie prévisible.
La baisse significative des touristes chinois
Tout a commencé par une baisse significative du nombre de visiteurs chinois, autrefois le principal contingent de voyageurs internationaux. Les raisons sont multiples : une économie chinoise en ralentissement, une confiance affaiblie dans les voyages à l’étranger après les restrictions liées au Covid-19, et des préférences changeantes des consommateurs chinois qui optent désormais pour des destinations plus proches ou mieux adaptées à leurs attentes mais il y a un événement principal qui a vraiment été le délcnecheur: l’enlèvement d’un acteur chinois en Thaïlande victime d’une organisation qui lui a fait croire un faut tournage de film en Thaïlande pour l’enlever et l’emmener dans un centre d’escroquerie téléphonique au Myanmar .
La mise en place de la TDAC: nouvelle couche de complexité
À partir du 1er mai (date d’arrivée dans le pays), tous les voyageurs devront créer une Thailand Digital Arrival Card (TDAC) , une carte d’arrivée obtenue en ligne pour “simplifier les formalités d’entrée”. Mais loin d’alléger les démarches, cette mesure ajoute une contrainte supplémentaire, d’une part car la carte d’arrivée papier avait été arrêtée depuis 2022, donc c’est une démarche en plus, et d’autre part car les voyageurs peu l’aise avec les nouvelles technologies ou simplement avec l’anglais ne voient aps cette démarche comme simple. Comme le souligne un touriste allemand : « C’est une complication inutile, surtout pour les voyageurs âgés ou ceux qui ne sont pas familiers avec ce genre de processus. » C’est le dernier élément d’une série d’annonces et d’événements qui ont échaudé certains touristes de venir en Thaïlande.
C’est un moindre mal, me direz-vous par rapport à l’ETA (Electronic Travel Authorization), autorisation de voyage électronique qui devait être introduite en décembre dernier et qui une procédure encore plus lourde que la TDAC. Mais si sa mise en place a été reporté sine die, elle est officiellement toujours dans les plans des autorités. Un des gros atouts de la Thaïlande, c’était que pour un séjour touristique, il n’y avait rien à faire comme démarche administrative avant de partir: la plupart des voyageurs (et probablement tous ceux qui lisent cet article car cela concerne entre autres les Français, Belges, Canadiens, Suisses…) obtiennent une exemption de visa à l’arrivée qui leur permet de rester 60 Jours (actuellement). Ajouter des démarches administratives aussi faciles soient elles pour la majorité des gens risquent de décourager une partie des touristes, particulièrement ceux qui préfèrent voyager de manière spontanée.
Révision de l’exemption de visa pour la Thaïlande
Et justement, cette exemption de visa va être réévaluer, la Première Ministre en a donné l’ordre il y a 5 jours. Alors cela devrait simplement la faire retourner à une durée de séjour en Thaïlande autorisée de 30 jours contre 60 actuellement mais c’est encore un signe négatif donné par les autorités et surtout le flou pour des gens qui planifient un voyage de plus de 30 jours (souvent des retraités) à plus ou moyen terme, qui ne savent pas s’ils auront besoin d’un visa ou non, là aussi entraîne soit des reports de voyage, soit des changements de destination, le temps que la situation se clarifie car beaucoup ne veulent pas se retrouver en dernière minute à devoir faire la démarche pour obtenir un visa. Les “nomades digitaux”, qui appréciaient la flexibilité offerte par la Thaïlande, risquent aussi de se tourner encore plus nombreux vers des destinations vosines aux conditions plus simples et moins incertaines comme le Vietnam ou l’Indonésie.
L’impact du tremblement de terre : Une peur durable
Et la nature, s’en est mêlée avec le tremblement de terre du 28 mars dont l’épicentre était au Myanmar à 1.000 km de Bangkok mais qui a tout de même entrainé l’effondrement d’une tour en construction à Chatuchak et de fissures et dégâts dans de nombreux bâtiments élevés. il y a aussi quelques dégâts dans d’autres villes notamment Chiang Mai mais bien moindres qu’à Bangkok. Si la vie a très vite repris normalement dans la capitale thaïlandaise, l’évènement a profondément affecté la perception de sécurité des touristes. De nombreux voyageurs expriment désormais leurs craintes de séjourner dans des immeubles hauts ou dans des zones densément peuplées.
Après, on a vu qu’après le terrible tsunami de 2004, le tourisme est reparti à la hausse. Simplement, cela vient allonger la liste des éléments qui peuvent impacter négativement le choix de la Thaïlande comme destination de vacances.
Le serpent de mer de la taxe de départ de 300 THB
Cela fait des années que les autorités en parlent, la mettent de côté puis la ressortent puis l’oublient puis la ressortent ect… Mais le projet d’ajouter une taxe de départ de 300 THB n’est pas abandonné et pourrait revenir sur la table d’ici al fin de l’année. Elle devrait servir à améliorer les infrastructures touristiques, et si sur un budget de voyage en Thaïlande, c’est une goutte d’eau, là encore, le message envoyé aux touristes déjà confrontés à des coûts croissants est mauvais. Alors, j’ai du mal à imaginer, surtout dans un contexte déjà baissier du tourisme que dans la même année, la Thaïlande mette en place le TDAC, l’ETA et la taxe de 300 THB mais on est sûr de rien..
Une montée de la déception chez les touristes
Tout ça au final avec une Thaïlande qui fait rêver et ravit ceux qui en reviennent, ne devrait avoir que peu d’impact sur le tourisme. Certains, dont je fais partie, diront même que ça attirera les touristes les plus intéressés par la destination en tant que telle et les plus respectueux. Mais le souci, c’est qu’il y a de plus en plus de déçus de leur voyage en Thaïlande et de personnes qui critiquent. D’après une enquête menée par Krungthep Turakij (voir ici), quatre principaux problèmes ressortent :
- Des prix de moins en moins raisonnables: Les touristes déplorent une hausse vertigineuse des coûts. Des chambres d’hôtel qui coûtaient 2 000 baht il y a cinq ans atteignent aujourd’hui 6 000 baht. Même les Thaïlandais eux-mêmes peinent à se payer des vacances dans leur propre pays.
- Un système obsolète : Outre la TDAC, les formalités administratives sont souvent qualifiées de « compliquées » et « dépassées ». Le manque d’innovation dans ce domaine contraste fortement avec les progrès réalisés dans des pays comme le Vietnam ou Singapour. Sur ce point, je pense que ce sont els démarches pendant le COVID qui ont laissé des traces car avant la TDAC, il n’y avait pas de démarche pour un voyage touristique en Thaïlande de durée classique.
- L’omniprésence de cannabis : Depuis la libéralisation partielle du cannabis, de nombreux touristes se plaignent de l’atmosphère imprégnée de cette odeur, particulièrement dans les zones touristiques. Et j’abonde forcément dans ce sens car c’est un des points qui m’a marqué lors de mon récent séjour à visiter Koh Phi Phi avec ma fille de 6 ans.
- Le système de double tarification : Les différences de prix entre locaux et étrangers provoquent une frustration croissante. Notamment dans les principaux temples de Bangkok et dans les parcs nationaux. Ca n’est pas nouveau, mais dans un contexte où tout est plus cher, ça énerve encore plus
- Comportement problématique d’autres touristes: outre la surpopulation touristique, certains se plaignent du comportement d’autres touristes étrangers sans gêne qui croeitn qu’en Thaïlande tout est permis.
Personnellement, je nuancerais tout ça car ça reflète une réalité mais une réalité qui se retrouve surtout dans les destiantions les plus touristiques, si j’osais, je dirais, celles que je vous déconseille plus ou moins déjà sur le site Thailandee.com ;). Et d’ailleurs les témoignages cités parlent beaucoup de Pattaya ou Phuket par exemple. On peut encore trouver une Thaïlande avec de super hébergements à prix raisonnables ou sans cannabis et sans touristes irrespectueux (déjà parce qu’il y en a beaucoup moins voire pas du tout ;)). Le Sud est aussi clairement plus touché par ces phénomènes que le Nord de la Thaïlande.
Plus que jamais, pour aimer le pays et profiter de son séjour, il faut organiser son voyage en Thaïlande hors des sentiers battus et si possible hors saison.
La concurrence régionale : Des alternatives plus attractives
Face à ces défis, la Thaïlande perd du terrain au profit de ses voisins. Le Vietnam, le Cambodge, les Philippines ou encore Bali qui offrent des expériences “similaires” à moindre coût.
Même des destinations plus lointaines comme le Japon ou la Malaisie gagnent en popularité. Un Européen remarque : « À Tokyo, les prix sont comparables à ceux de Bangkok, mais la qualité des services et la propreté sont incomparables. »
Les atouts indéniables de la Thaïlande
Malgré tout ça, la Thaïlande a encore beaucoup à offrir mais il faut arrêter de préparer ses voyages avec Instagram et d’aller où tout le monde va, s’entasser tous aux même endroits. Ca fait monter les prix, le rapport qualité-prix devient pourri et on passe à côté de ce qui fait le charme de la Thaïlande: sa vie locale et sa culture !
La richesse culturelle, la beauté de la nature, alliées à la légendaire gentillesse des habitants, demeure un véritable aimant pour les voyageurs. Les amateurs de gastronomie y trouvent également leur bonheur avec une cuisine variée, savoureuse et accessible. Enfin, la Thaïlande offre une expérience unique en matière de bien-être, grâce à ses centres de massage traditionnels et ses retraites méditatives. Ces éléments, combinés à une infrastructure touristique bien établie, continuent d’attirer des millions de visiteurs chaque année, malgré les critiques et ça restera un pays touristique. Peut-être qu’au final, cela détournera seulement les touristes qui venaient juste pour la vie pas chère, les plages, la fumette, la fête ect… alors, est-ce une phase de transition pour s’orienter vers ce tourisme de qualité dont parlent les autorités depuis quelques années ? L’avenir nous le dira…
Conclusion : Un avenir incertain
Si l’année 2024 avait presque renoué avec le niveau touristique de 2019, 2025 s’apprête à devenir un année plus délicate. Si le gouvernement ne prend pas rapidement des mesures pour corriger le tir, la Thaïlande risque de perdre définitivement sa place de leader dans la région. Pour ma part, je sais que toutes les insatisfactions mentionnées dans cette article se concentrent sur quelques lieux et j’encourage depuis longtemps à aller voir ailleurs qu les Phuket, Pattaya, Koh Phi Phi ou Paï et à privilégier le Nord et Nord Est du pays, à partir dans les montagnes plus qu’à la plage… même s’il reste des îles avec une vraie vie locale, sans cannabis et surpopulation touristique, elles sont rares donc j’en parle peu mais en fouillant un peu sur le site vous en trouverez quelques unes 😉
Pour moi, le problème principal est la pollution de l’air partout en Thaïlande..crises d’asthme assurées! Et aussi, la pollution des plages par le plastique qui est omniprésente..
Retraite sa devient très difficile de revenir en Thaïlande après le 1er Mai