Thaïlande: Routard ou Lonely Planet ?

S’il y a une destination au monde où les backpackers aiment aller c’est bien la Thaïlande. C’est une des destinations où il est le plus facile d’improviser et où les options d’hébergements, transports et sustentation sont les moins chères. Mais un guide peut-être utile (enfin beaucoup moins maintenant que Thailandee.com existe évidemment !). Et arrive alors le choix cornélien: Guide du Routard ou Lonely Planet ?

La principale différence entre les deux, c’est probablement le ton, plus neutre et factuel dans le Lonely Planet et plus personnel et dans le registre du ressenti, surtout pour les avis sur les hôtels et guesthouses, pour le guide français des éditions Hachette.

J’aimerais être chauvin mais forcé de constater que le Lonely Planet est plus complet et plus agréable à feuilleter. Tout deux manquaient cruellement de photos pour vous donner envie dans leurs éditions précédentes mais le Lonely Planet a fait un très gros efforts de ce côté. Rien qu’en comparant les couvertures on voit le nouveau positionnement du Lonely qui intègre de vrais cahiers photos et plus de couleurs dans sa mise en page. Le Routard vu le type d’impression choisis ne peut pas illustrer avec des photos couleur de qualité. Et un visuel c’est souvent ce qui déclenche une envie impulsive d’aller visiter tel ou ou tel endroit.

Lors de notre premier voyage en Thaïlande, c’est une photo du Bouddha couché du Wat Lokaya Sutha qui nous fait prendre le train pour y aller sur un coup de tête. Mais c’est vrai que ces deux livres ne sont pas des guides touristiques, ce sont plus des guides pratiques même si le nouveau virage du Lonely Planet avec enfin beaucoup (enfin sensiblement plus) de photos tendrait à faire un peu mentir cette affirmation. Et tous deux remplissent bien cette fonction de guides papier. Sur les transports, le Lonely Planet est souvent plus détaillé indiquant systématiquement les temps de trajets et les prix. Sur les bus longue distance notamment, le Routard est plus parfois bien plus évasif. Sur les bonnes adresses, on retrouve souvent en partie  les mêmes mais pour ceux qui cherchent des établissements avec des propriétaires parlant le Français, le Guide du Routard est forcément plus indiqué. Les descriptifs du guide français sont en général un peu plus détaillés mais les adresses moins nombreuses sur certaines destinations. Le Guide du Routard est plus “léger” sur les destinations moins touristiques comme l’Isan que son homologue et ses descriptifs et informations sur les monuments et lieux à visiter et comment s’y rendre sont succinctes parfois trop pour pouvoir vous en contenter. Il y manque également quelques lieux et parcs très intéressants.

Nul doute que le Routard va petit à petit s’améliorer et se compléter et il faut rappeler que son rapport qualité/prix est meilleur puisqu’il coûte deux fois moins cher que le Lonely Planet dont le prix n’est pas vraiment un prix “routard”. A ce compte-là , les imperfections et inexactitudes du guide français se comprennent. Il en reste pas moins que si vous êtes prêts à mettre le prix, mieux vaut acheter le Lonely Planet.

C’est un avis très subjectif qui n’engage que nous évidemment même si en faisant des recherches sur les grands forums dédiés au voyage vous remarquerez qu’il est partagé. Bien sûr, cela ne signifie pas que sur d’autres destinations le Guide du Routard ne soit pas meilleur. Le Lonely Planet sur la Thaïlande reste clairement la référence, une position dominante qui a son revers, celui d’être une sorte de mouton de Panurge qui fait les mêmes choses, suit le même parcours et dors dans les mêmes hôtels ou guesthouses que son voisin touriste aussi équipé de la même petite bible du bien voyager au pays du Sourire.

Quelque soit le guide choisi, laissez de la place à l’improvisation, laisser le dormir de temps en temps d’autant plus que le tourisme “à mains nues” c’est facile en Thaïlande. Ces ouvrages tout comme notre site sont des aides mais une fois sur les routes thaïlandaises, vous découvrirez sûrement des merveilles qu’aucun ne mentionne ou que parfois même ils déconseillent et pourtant… Combien de fois, ça nous est arrivé !