La Thaïlande s’apprête à commémorer les 10 ans du tsunami

C’était il y a 10 ans, le 26 décembre 2004, la Thaïlande connaissait la pire catastrophe naturelle de son histoire. Le Sud du pays et plus particulièrement la région de Phuket était touchée par un tsunami d’une rare violence. Une catastrophe qui a fait des milliers de victimes.

En Thaïlande, près de 400 villages furent rayés de la carte, plus de 3 000 maisons furent démolies et 2 000 endommagées. Il y a eu 5 395 morts, 2 845 disparus et 8 457 blessés.Le pourcentage de victimes étrangères sur le nombre total de victime fut de l’ordre de 7-10 % (source Wikipedia).

Les commémorations de ce triste anniversaire auront essentiellement lieu dans les trois endroits les plus touchés par la vague: Phuket, Koh Phi Phi et Khoa Lak. Les 26 et 27 décembre de nombreuses cérémonies, avec lectures, prières, lâchers de lanternes, musique et chants auront lieu dans les temples et mémoriaux à la mémoire des victimes ou sur les plages. De nombreuses délégations étrangères y participeront. Plusieurs ambassades prévoient d’organiser des commémorations sur la plage avec leurs ressortissants. (Nous n’avons pas d’informations concernant d’éventuelles cérémonies organisées par l’ambassade de France).

Le lieu principal des cérémonies sera le 813 Tsunami Memorial Park à Bang Niang, un peu à l’extérieur de Khao Lak. Contruit autour du bateau de police 813 qui fut déplacé par la vague à l’intérieur des terres à plus de 2km de son point d’ammarage. Discours, hommages et cérémonie à la bougie (à partir de 17h) y auront lieu le 26 décembre 2014.

D’autres cérémonies auront lieu, le lendemain, au mémorial de Baan Nam Khem et ses plaques au nom des victimes avec parfois leur photo. 

A Phuket, les cérémonies se tiendront notamment au  Tsunami Wall of Remembrance à Mai Khao et au Tsunami Memorial à Kamala et une cérémonie à la bougie aura lieu sur la plage de Patong (Loma Park section), le soir du 26 décembre.

On a pu voir ces derniers jours à la télévision française, plusieurs reportages dans les journaux télévisés ou des émissions spéciales qui se sont surtout concentrés sur les touristes pour qui les vacances paradisiaques ont tourné au cauchemar et ont souvent oubliés ces Thaïlandais qui ont tout perdu en quelques minutes et qui en nombre sont pourtant ceux qui ont eu à pleurer le plus de morts et disparus.

Personnellement, j’ai trouvé la façon dont certaines chaînes ont “surfé sur la vague” indécente. Mais le jeu de mots est probablement déplacé. Je ne nie pas le drame et le traumatisme qu’on vécu les familles occidentales des victimes ou les touristes rescapés, je m’interroge sur le point de vue très nombriliste de la télévision française qui a semblé souvent oublier qu’en Thaïlande, il y a des Thaïlandais. Si si ! Et que c’étaient eux les principales victimes de la vague lorsqu’elle a touché LEUR pays.

On parle aussi souvent du tsunami de 2004 comme le “tsunami en Thaïlande”, oubliant que c’est l’Indonésie qui a était la plus touchée avec plus de 160.000 morts. Le Sri Lanka a déploré quant à lui plus de 35.000 victimes. La vague a aussi fait des victimes en Inde, aux Maldives, en Malaisie et fini sa course au Kenya y faisant sa dernière victime. Mais là encore la télé française commémore les 10 ans du tsunami en ne parlant que ou très majoritairement de la Thaïlande. Probablement parce qu’il y avait plein de touristes avec des caméscopes donc plein d’images, plein de témoignages auxquels le spectateur peut s’identifier. C’est meilleur pour l’audience…

A l’approche du dixième anniversaire de la catastrophe, nous avons une pensée pour toutes les victimes, leurs familles, les rescapés, ceux qui ont tout perdu, ceux qui ont beaucoup perdu, ceux qui ont vu défiler leur vie devant leurs yeux, ceux qui encore aujourd’hui sont hantés par ce jour, quelques soient leurs origines. 

A noter que depuis le tsunami de 2004, en Thaïlande, un système d’alerte et des aménagements pour permettre une évacuation rapide des populations en cas de nouvelle vague avec notamment des panneaux et des sites en hauteur dédiés a été mis en place. Des normes ont aussi été imposées pour la construction des maisons et des complexes hôteliers. Pour qu’une telle catastrophe ne soit plus jamais aussi meurtrière…