Miam miam les bons insectes !

Share This:

En Thaïlande et pas qu’à Koh Lanta quand TF1 vient y perdre des candidats de feu son jeu télévisé, on mange des insectes. C’est même un met très courant. Il y a des éleveurs de criquets et autres petites bêtes qui vont finir grillées et assaisonnées dans l’estomac des Thaïlandais. Près de 200 espèces, qui chez nous seraient vite écrabouillées sous une chaussure, sont consommées et certaines sont même très prisées.

Manger des insectes en Thailande

Vers à soie, criquets, coléoptères, vers de bambous, fourmis, charançons, scorpions, tarentules… Le choix est vaste. Il n’est pas rare de voir une ou plusieurs étales d’insectes grillés sur les marchés. A Bangkok, il y a toujours un vendeur, le soir à partir de 18h en général, sur Khao San Road. Et comme pour les fruits et légumes, il y a des saisons pour les insectes. Si c’est souvent une curiosité pour les étrangers de passage peu habitués à cette nourriture et en général dégoûtés à l’idée d’en faire leur repas, les Thaïs, eux, en achète comme ils achèteraient du pop corn ou des chips. Questions de mentalité car bien entendu le dégoût est avant tout psychologique. Les gà¢teaux d’apéritifs en forme d’animaux sont très prisés alors pourquoi pas des criquets rissolés ? Evidemment, par intégrité journalistique, on a testé, on s’est acheté son petit lot de criquets. Et pour ceux qui n’ont pas encore goûté, on va vous révéler le goût que ça a. Et bien… ça a le goût de… piment ! Wouah, ils étaient très très épicés, du coup impossible de vous dire quel est le goût du criquet. Mais sinon, ça croustille en bouche, c’est plutôt marrant à manger.
La Thaïlande n’est pas le seul pays à manger des insectes, loin de là ! Il y a plus de 1400 espèces identifiées comme comestibles qui sont consommées dans 36 pays d’Afrique, 29 pays d’Asie et 23 pays en Amérique. On estime à près de 2,5 milliards le nombre de personnes qui consomment régulièrement des insectes. Et je ne parle pas du moucheron qu’on avale par inadvertance en fermant la bouche sur son passage ou de la chenille oubliée dans la salade 😉 L’entomophagie, qui aura bien du mal à convertir les occidentaux, est pourtant, tous les experts s’accordent à le dire depuis des années, l’avenir de l’alimentation humaine. C’est même la seule solution pour arriver à nourrir une planète toujours plus peuplée. L’Organisation de l’Alimentation et de l’Agriculture des Nations Unies cite même la Thaïlande comme montrant l’exemple pour répondre à la grave crise de l’alimentation des populations qui se profile dans un monde où les besoins alimentaires devraient augmenter de 60% d’ici 2050. Les estimations prévoient, à cette date, 9 milliards de bouche à nourrir sur notre petite boule bleue. La valeur nutritive d’un insecte est bien plus importante que celle de n’importe quelle autre viande d’élevage tant en protéines qu’en vitamines et sels minéraux et sa teneur en protéines bien plus élevée. Ils sont tellement nombreux que c’est aussi une source quasi inépuisable, si bien gérée. C’est aussi bien plus écologique, pas besoin de sacrifier des terres agricoles pour en faire des pà¢turages, ni de produire des céréales en grande quantité pour les nourrir contrairement aux bêtes qui finissent en steak ou escalopes dans nos assiettes actuellement. Si tout le monde avait les habitudes alimentaires des occidentaux, il n’y aurait tout simplement pas assez de terres disponibles pour faire face. On pourrait même imaginer, soyons fous, ne plus avoir recours aux insecticides dans les champs, au lieu de tuer les insectes chimiquement, on s’en ferait des casse-croûtes 😉 Dernier argument, à une époque où la qualité de la viande, les éleveurs et industriels étant prêts à tout pour augmenter leur productivité et leur bénéfices, pose question, on se souvient de l’affaire de la vache folle et autres boeufs aux hormones, les insectes apparaissent comme une source de protéines saine. Reste à voir si, la production d’insectes pour l’alimentation humaine ne connaîtra pas les mêmes dérives si elle se généralise. Mais il y a de la marge pour faire évoluer les mentalités des pays où leur consommation n’est pas entrée dans les moeurs. Alors, on vous a convaincu ?
Si oui, on vous donne une petite recette qui n’est pas dans nos cours de cuisine thaïe en vidéo, celle du sauté de coléoptères. Faîtes chauffer de l’huile, une fois qu’elle frémit, jetez-y les larves et faîtes les revenir jusqu’à ce qu’elles commencent à brunir. Saler et assaisonner avec un peu d’herbes aromatiques puis retirez les du feu et déposez les sur une feuille de papier absorbant pour éliminer la graisse. Et voilà c’est prêt ! Bon appétit !
Ah, oui, j’allais oublier, vous pouvez commander vos coléoptères sur l’un des rares sites entomophages français insectescomestibles.fr