Conseils de bases pour préparer son expatriation en Thaïlande

Conseils de bases pour préparer son expatriation en Thaïlande

S’expatrier en Thaïlande fait rêver beaucoup de personnes et pas mal de gens qui vivent ici en ont fait un business et vous donnent encore plus envie pour vous vendre guide, services ou conseils. Mon conseil à moi, c’est, au moins dans un premier temps, de ne pas payer pour un service d’expatriation mais de faire vos propres recherches, de consulter les sources officielles et de prendre votre temps.  Avant de sauter le pas, il est essentiel de bien préparer son projet (et de ne pas déléguer ça à quelqu’un car c’est vous qui subirez les conséquences). Voici donc quelques conseils de base pour éviter les mauvaises surprises et choisir de s’expatrier en Thaïlande en toute connaissance de cause et pas sur des informations biaisées par des arrières-pensées commerciales.

1. Regarder quel visa correspond à votre situation

Le premier point à étudier en détail et à éclaircir est celui du visa longue durée que vous pouvez obtenir pour rester en Thaïlande.

Et sur ce point-là en particulier, allez à la source, consultez les sites officiels et ne vous fiez pas aux “vieux de la vieille” ou influenceurs et agences de services aux expatriés qui souvent se basent sur des pratiques  qui sont plus des bidouilles que de vraies procédures.

Le site de référence si vous êtes français, c’est d’abord le site de l’Ambassade Royale de Thaïlande en France.

Déjà, je voudrais tordre le coup à une idée encore trop répandu par certains influenceurs, NON, on ne peut pas s’installer pour vivre en Thaïlande en comptant sur un visa touristique que l’on étend ou renouvelle par des visa runs (sortie et rentrée immédiate du pays pas voie terrestre). Certains l’ont fait et y arrivent peut-être encore aujourd’hui mais c’est une anomalie qui sera quoiqu’il arrive corrigée.

Pour rester sur le long terme, il faut envisager un visa non-immigrant adapté à votre situation :

  • Visa de travail ou business : nécessite un employeur local et un permis de travail.
  • Visa retraite : réservé aux plus de 50 ans, avec conditions de ressources ou dépôt bancaire.
  • Visa mariage : si vous avez une petite copine ou un petit ami thaï (mais regardez aussi les implications d’un mariage et surtout d’un divorce ;)).
  • Visa étudiant : pour suivre des cours de thaï ou d’université.
  • D’autres catégories existent pour des public bien précis et souvent fortunés comme le visa LTR ou le visa privilège (anciennement Elite), il y  a aussi le visa DTV mais je pense qu’il risque de ne pas perdurer pendant des années car il a plein de failles qui sont en train d’être corrigées mais pourrait carrément disparaître sauf peut-être pour les digital nomads, mais c’est un autre débat.

Renseignez-vous sur tous les types de visa disponibles (voir sur le site de l’ambassade de Thaïlande dont j’ai mis le lien plus haut) et regardez lesquels pourraient s’appliquer à votre cas puis regardez si vous remplissez les conditions notamment financières. Si ce n’est pas le cas, je sais qu’il existe des agences ou personnes qui promettent de pouvoir contourner le problème notamment de la garantie financière, mais je vous déconseille d’y avoir recourt. Tôt ou tard, un ménage sera fait et en plus, souvent, ça encourage la corruption.

Si vous ne remplissez les conditions d’aucun visa qui pourrait s’appliquer dans votre situation, oubliez ou reportez votre expatriation en Thaïlande jusqu’à ce que vous les remplissiez.

Note: ayez aussi à l’esprit car à part le visa DTV et les visa pour personnes fortunées ou investisseurs, votre visa “longue durée” sera à renouveler chaque année en montant un dossier. Même si vous avez femme et enfants thaïs, un visa famille ou mariage se renouvelle tous les ans.

2. Gagner sa vie en Thaïlande : un vrai challenge

Si vous venez passer votre retraite en Thaïlande en vivant sur votre pension, ce paragraphe ne vous concerna pas.

Première chose, mais c’est une évidence, pour travailler légalement en Thaïlande, il faut un permis de travail.

E travailler en Thaïlande n’est pas simple pour un étranger. Le pays est très protecteur et nationaliste sur son marché du travail et travailler en Thaïlande pour un occidental est soumis à pas mal de contraintes et même d’interdictions.

Première chose, il y a toute une liste de métiers interdits aux étrangers. Ils sont listés dans le Foreign Employment Act in Thailand. Le métier le plus connu comme étant réservé aux Thaïs est celui de guide touristique.

Ceci étant dit, on peut trouver un emploi salarié en Thaïlande (qui ne soit pas dans les interdictions). Les emplois les plus accessibles et même demandeurs en étrangers : certains secteurs comme l’enseignement (prof de langues surtout si natif d’un pays anglophone) et les métiers de l’hôtellerie et de la restauration, surtout dans le luxe sont les deux secteurs qui offrent le plus d’opportunités pour un étranger. Ils sont même recherchés pour certains postes.

Sorti de ces domaines, sauf si votre expatriation fait suite à un emploi décroché en Thaïlande dans une grande multinationale, le plus souvent pour gagner de l’argent en Thaïlande, il faut créer sa propre activité. Attention, on vous dit souvent que c’est facile mais cela a un coût et sauf a bien connaître le pays et s’appuyer sur un Thaï de confiance (conjoint par exemple), un accompagnement juridique peut être judicieux (et il faut bien le choisir). la réglementation sur les entreprises avec des étrangers est assez contraignante. Et celle pour obtenir un work permit (permis de travail) pour un occidental aussi avec notamment un minimum de capital déclaré de l’entreprise et 4 employés thaïs par work permit (la tolérance à 2 employés thaïs seulement si le travailleur étranger est marié à un ou une thaïe est de moins en moins appliquée sur les nouvelles demandes (depuis 2023).

Reste le cas des digital nomads pour qui le visa DTV a été lancé. Mais attention, aujourd’hui (j’écris cet article en septembre 2025), un titulaire d’un DTV (Destination Thailand Visa) est considéré comme un touriste et ne peux donc pas ouvrir de compte bancaire en Thaïlande (ceux qui l’avaient fait sont en train de voir leurs comptes bloqués). Il y a aussi un flou sur les déclarations de revenus et impôts.

Attention aux promesses trop belles pour être vraies (business miracle, revenus faciles). Monter un projet en Thaïlande demande du temps, un vrai plan et souvent un accompagnement juridique. Et avec les obligation d’employés thaïs par étranger et de rémunération minimum d’un travailleur “farang”, il faut viser une activité un peu grosse dés le départ.

3. L’assurance santé : un poste de dépense important !

La Thaïlande dispose d’excellents hôpitaux, privés et d’hôpitaux publiques aux profils variés mais bons aussi (bien que souvent aux bâtiment un peu vieillissants. On peut se faire très bien soigner en Thaïlande, là n’est pas le souci, ce qu’il faut absolument anticiper, c’est que les soins sont coûteux pour les étrangers.

Si à l’heure d’aujourd’hui, une assurance santé internationale adaptée n’est pas dans les pre-requis pour obtenir ou renouveler un visa, il est fortement conseillé d’en avoir une. Et si votre but est de rester des dizaines d’années en Thaïlande, il est important de regarder le prix qu’elle vous conterait en prenant de l’âge car ça peut grimper vite et haut. C’est souvent, un des premiers postes de dépenses si ce n’est le premier pour un expatrié en Thaïlande.

Ne pas prévoir d’assurance est l’une des erreurs les plus graves et les plus coûteuses.

4. Se méfier des “marchands de rêve”

Internet regorge de témoignages idylliques ou d’« experts » vendant des formations, guide et des solutions clés en main ou des accompagnements pour s’expatrier.

  • Certains font miroiter une expatriation bien plus idyllique que la réalité en toute conscience car vous donner envie de franchir le pas leur assure des revenus, c’est même comme ça que eux ont réglé la question de comment gagner sa vie en Thaïlande.

  • D’autres proposent des services coûteux, des abonnements dans des groupes de discussions sans réelle valeur ajoutée.

  • Enfin, beaucoup se présentent experts sans l’être et exercent leur expertise hors de tout cadre légal et seront très certainement aux abonnés absents quand vous rencontrerez une difficulté.

La réalité est nuancée : la Thaïlande est un pays accueillant ou ils fait bon vivre mais à certaines conditions et avec des contraintes (comme partout) et clairement, la vie ici en tant qu’expatrié ne convient pas à tout le monde. Il vaut mieux s’appuyer sur des sources officielles (ambassade, immigration, sites institutionnels) et croiser les informations avant de prendre des décisions et surtout ne pas s’appuyer que sur quelqu’un très présent sur le réseaux sociaux qui vous propose ses services. Pour un vrai accompagnement, il faut une excellente connaissance juridique, se baser sur sons expérience personnelle et celle de ses amis uniquement n’est pas suffisant dans un pays où les règles s’appliquent différemment selon les provinces et même parfois les personnes que l’on a en face de soi.

5. Bien préparer son projet

Enfin, une expatriation réussie repose sur une préparation en amont un minimum poussée :

  • Faire un repérage : passer plusieurs semaines sur place avant de s’installer.

  • Avoir conscience que passer des vacances en Thaïlande même très souvent et y vivre à l’année sont 2 choses très différentes
  • Prévoir un budget de sécurité : au moins plusieurs mois d’avance de loyer et de frais de vie.

  • Apprendre un minimum de thaï peut aussi être une bonne idée avant ou une fois sur place, cela facilite l’intégration et la vie quotidienne.

  • Se renseigner sur la culture et les coutumes : le respect des règles sociales est essentiel pour bien vivre sur place.

Mon conseil: si vous le pouvez financièrement essayé de tester la vie 1 an en Thaïlande via un visa étudiant pour apprendre le Thaï par exemple; Ca vous permettra de déjà faire face à quelques situations que vous recroiserez souvent et surtout de voir si vivre ici vous convient vraiment. Si vous le pouvez, ayez aussi des éléments pour faciliter un retour au pays car ce qu’on ne vous dira probablement pas si souvent c’est que les choses changent vite en Thaïlande et que la vérité d’aujourd’hui qui vous permet d’y vivre en remplissant toutes les conditions ne sera pas forcément celle de demain.

En résumé

S’expatrier en Thaïlande peut être un projet qui vous change la vie en bien comme en mal. Je ne cherche pas à vous dissuader de le faire mais justement à ce que le changement soit positif car il y a des désillusions et encore plus depuis que sur les réseaux des gens vous survendent l’expatriation au Pays du Sourire.

Mike Thailandee

Tombé sous le charme de la Thaïlande dès son premier voyage , Mike ne cesse de parcourir le pays dans tous les sens depuis 2009 pour découvrir, tester et partager ses infos, photos, conseils et bons plans qu'il partage sur Thailandee.com.

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