Les vendeurs de rues de Bangkok traqués par la police

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Ils font partie de l’ambiance de la Thaïlande, de son identité, de ce qu’on aime même si être piéton n’est aps toujours pratique, mais voilà dans son obsession de l’ordre, le gouvernement temporaire en place dans le pays depuis le coup d’état de mai 2014, veut nettoyer Bangkok de ses vendeurs de rues. Enfin, en déloger certains, en relocaliser d’autres dans des rues moins passantes et limiter leur heures de présence dans les rues.

vendeur ambulant Bangkok
Les vendeurs de rue traqués à Bangkok

 

Rendre le trottoir aux piétons à Bangkok à part eux qui le veut vraiment ?

Les habitants bien contents de pouvoir se nourrir à n’importe quelle heure du jour et de la nuit pour pas cher et sans avoir a beaucoup marcher ? Je ne crois pas. Les touristes qui ne pourraient plus flâner entre les étales à la recherche de souvenirs ou s’asseoir à la table d’un restaurant improvisé dans la rue ou d’un minivan Volkswagen transformé en bar ? Je ne pense pas non plus.

Il est vrai qu’une page Facebook soutenant ce nettoyage a récolté plus de 8.000 likes mais sur 12 millions de bangkokiens (sans parler des touristes et visiteurs occasionnels), ça reste très peu.

vendeur Bangkok
Vendeur d’oranges à Bangkok

Ces vendeurs de rues, ils font le charme de Bangkok, le charme de la Thaïlande. Ca fait partie de son identité, de sa particularité, du dépaysement qu’on vit lorsqu’on voyage en Thaïlande, de la vie quotidienne des habitants et surtout c’est une économie qui fait vivre des milliers de familles. Vivre de leur travail.

«Vous pouvez considérer que ça fait partie du charme de Bangkok. Mais le charme de Bangkok doit être accompagné d’un peu d’ordre» a rétorqué Vallop Suwandee, conseiller pour la municipalité de Bangkok, nous rapporte 20 minutes.

Oui, l’interdiction des vendeurs de rue n’est pas totale. Elle concerne surtout certaines rues symboliques, comme la fameuse Khao San Road, symbole du quartier des routards de Bangkok. Mais justement les touristes venaient en grande partie pour ce petit fouillis plein d’effervescence. La rue sera beaucoup plus moins fun.

Les marchands ambulants de Bangkok resteront autorisés à vendre, à conditions d’accepter de se replier dans des rues moins fréquentées et d’ouvrir seulement en soirée. Des emplacements avec moins de passage et le droit de n’être présents que quelques heures par jour, c’est l’assurance pour eux d’une perte importante de chiffre d’affaire. L’assurance de difficultés financières pour leurs familles.

Ce matin, c’est dans les rues autour du marché de Klongtom que ce sont déployées les forces de police pour évincer tous les vendeurs installés sur les trottoirs.

Pendant des décennies, ces vendeurs ont fait partie de l’animation de Bangkok sans poser de réels problèmes. Même s’il est vrai qu’il est parfois compliqué de se promener sur les trottoirs de la ville sans avoir à passer sur la route.


Chasse aux marchands ambulants sur les… par 20Minutes

Interdire et chasser au lieu de de réguler: une solution qui ne règle rien

La Thaïlande qui a un des taux de chômage les plus bas du monde, risque de voir des familles déjà pauvres connaître de grosses difficultés. Le réflexe d’interdire, je l’ai déjà dit sur le ménage fait à Phuket, est la solution de facilité. Organiser, réglementer serait tellement plus humain car il y a moyen de maintenir une activité suffisante pour ces vendeurs tout en rendant laissant de la place aux piétons mais cela demanderait plus de réflexion, plus de temps. Le gouvernement actuel veut aller vite et comme le gouvernement c’est l’armée, peu de recours pour s’opposer à ses décisions…

Selon la mairie de Bangkok, quelque 20.000 vendeurs de rue sont enregistrés. Ils seraient 400.000 selon une étude datant de 2000. C’est vrai que beaucoup sont dans l’illégalité mais ils ne sont pas là pour profiter du laxisme ou plutôt de la corruption des forces de l’ordre – souvent, ils payaient des bakchichs à la police qui du coup ne les délogeait pas – mais pour travailler dur et gagner leur vie…